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L’intérêt du levier d’endettement

Aussi étrange que cela puisse vous paraître, utiliser le levier d’endettement est une pratique courante dans le monde de l’entreprise, mais aussi au sein des ménages. Lorsqu’ils ont besoin de fonds, ces différents acteurs ont recours aux emprunts. Pourtant, ces derniers ont un coût non négligeable. Il s’agit là des intérêts perçus par l’établissement créditeur ainsi que les assurances associées au prêt.

Savoir s’endetter correctement est un art. Profiter d’une avance de fonds permet de créer un levier souvent mal compris par certains. L’objectif de cet article est de vous faire prendre conscience de l’avantage sous-jacent à l’endettement mais aussi d’énoncer les limites évidentes de ce dernier. 

Le contexte développé ici sera surtout celui des entreprises, mais vous arriverez sans difficultés à transposer les notions pour vos projets personnels. 

Comment une entreprise se finance t-elle ?

Pour se développer, une société peut stimuler différentes sources de fonds. Elle peut avoir recours à une augmentation de capital, à l’autofinancement ou bien à l’endettement. Ces méthodes impliquent différentes choses pour l’entreprise et cette dernière utilise en réalité les 3 pour se développer.

En ce qui concerne l’endettement, l’objectif à court terme est de faire face au laps de temps qui sépare la production (et donc les dépenses), des ventes. Pour ce qui est du long terme, elle permet à l’entreprise de déclencher d’importants investissements, nécessaires au démarrage d’un projet tel que l’achat d’un atelier où d’un parc d’équipements.

Pourquoi le levier d'endettement ?

En effet, même si une société dispose des capitaux propres nécessaires à un investissement, elle stimulera tout de même un prêt. Cela lui permet de garder des liquidités disponibles et de décupler le potentiel de ce qu’elle aurait pu investir par le biais de l’autofinancement. 

Dans le cas où le taux de rendement de l’investissement est supérieur ou coût de l’endettement,  avoir recours à un prêt permet à la société d’augmenter les revenus d’exploitation et donc le rendement des capitaux propres.

Pour le dire autrement, si en plus de réaliser une marge vis à vis de ses couts de production, une entreprise arrive à générer plus de richesse que ce que lui coûte les intérêts d’emprunt, elle est fortement gagnante. Elle peut ainsi se developper plus rapidement en dopant sa production, à condition que le marché soit prêt à recevoir ce nouveau flux d’offre. Il aurait été impossible pour elle de croître à la même vitesse en utilisant uniquement les recettes issues de ses ventes et une croissance dite naturelle. 

Un petit exemple du levier d'endettement.

Prenons l’exemple d’une société de transport qui possède un capital de 1000K€. Elle réalise un résultat net de 100K€ et a donc un rendement au capital de 10%. Elle désire acheter un nouveau camion à 50K€ qui lui permettrait d’augmenter son résultat de 10K€. Comparons les deux stratégies de financement.

Nouveau Camion Autofinancement (K€) Endettement (K€)

Dette

0

40

Capitaux propres utilisés

50
10

Résultat net supplémentaire

10
10

Intérêts

0
3

Résultat net supplémentaire moins intérêts

10
7

Rentabilité des capitaux propres

10/50 = 20%

7/10 = 70%

Même si cela n’est pas très intuitif, on voit ici la différence importante de rentabilité. Surtout que les charges financières (intérêts) peuvent être déduites du chiffre d’affaire et permettent un allégement fiscal. 

Financer entièrement le camion avec les capitaux propres de l’entreprise semble être un mauvais choix. Le résultat généré par ce dernier va mettre 5 ans à couvrir son prix initial. Vis à vis des capitaux engagés avec la stratégie du levier d’endettement, les dépenses seront couvertes en moins de deux ans. Il faudra cependant continuer à rembourser l’emprunt. 

La différence réside dans les capitaux restants non engagés qui pourront permettre le développement d’un projet parallèle. 

Une bonne gestion financière vaut mieux qu’une idée miracle.

Désormais, vous êtes surement convaincu que l’emprunt est la route vers la croissance. Cependant, cela peut se retourner contre l’entreprise si sa gestion financière n’est pas millimétrée. 

En effet, même si le projet est extrêmement convaincant sur papier, un établissement créditeur fera surtout attention à la prévision financière de ce dernier. Si l’activité ne se développe pas au rythme prévu, la société devra assumer l’amortissement du capital emprunté. Elle devra alors piocher dans ses capitaux propres et cela ralentira l’entreprise. 

Les différentes stratégies de financement énoncés en début d’article ont donc tout leur sens. C’est pour cela qu’une société se doit de les stimuler dans leur globalité.

Le maximum d’endettement.

On pointe ici une finalité que l’on rencontre aussi dans les investissements immobiliers. Même si les projets développés à l’aide d’emprunts sont rentables, le niveau d’endettement d’un particulier ou d’une entreprise est très surveillé par les banques. Le niveau de risque est à prendre en compte, et impose une limite à l’endettement net de ces différents acteurs. 

Il s’agit de cas par cas suivant la nature de l’emprunteur et c’est ici que les ratios financiers prennent tout leur sens. Il s’agit d’étudier différents éléments du bilan de l’entreprise pour savoir si oui ou non elle est dans la capacité de déclencher un nouvel emprunt sans prendre des risques démesurés. Le plus souvent, ce sont les capitaux propres qui sont comparés à l’endettement net de la société, mais la durée sur laquelle s’étalent ses différentes dettes est aussi un facteur crucial.

Dans tout les cas, une banque ne financera que très rarement un projet à 100%, elle demandera toujours un apport de la part de l’entreprise dans le projet. Les risques sont ainsi partagés. Pour que la banque se mouille, la société doit faire de même. Les assurances avec lesquelles se couvre la société sont donc d’une importance primordiale, mais tout à un prix…

Merci à vous pour la lecture de cet article. 

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Etienne Monceau

À propos de l'auteur

Etienne

Co-fondateur de Sans Cravate et auteur de « Débuter en bourse », il a à coeur de transmettre sa passion pour l’économie, l’analyse des marchés financiers et la Bourse.

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