Découvrez ci-dessous notre fiche pays de la Chine. Sans Cravate vous propose de découvrir aux travers de présentations succinctes la position économique et politique des 20 membres du G20. Bonne lecture ! N’hésitez pas à nous citer dans vos travaux !
1/ Regime politique
République socialiste unitaire à parti unique, dirigée par le Parti communiste chinois (PCC). Président : Xi Jinping (depuis 2012), exerce le pouvoir de façon personnelle et autoritaire. Le Parti communiste chinois, premier parti de la planète avec 85 millions de membres, la vie politique du pays. Bien organisé, tentaculaire, il ne contrôle pas uniquement le pouvoir politique, mais s’est aussi implanté avec force dans les entreprises, renforçant ainsi le lien entre secteurs public et privé (IRIS, 2014). Il n’existe pas de réelle opposition, ni de séparation des pouvoirs. De même, les libertés sont strictement surveillées, il n’y a par exemple aucune liberté de la presse.
2/ Population
- Population : 1 398 milliard (Banque Mondiale, 2019) pays le plus peuplé au monde
- Superficie : 9 562 911 km2 (France Diplomatie, 2021) 3e pays le plus grand du monde
- Densité : 148,34 hab/km2 (Banque Mondiale, 2018)
- Villes principales : Pékin (capitale), Shanghai, Canton, Tianjin, Chongqing, Shenzhen, Wuhan
3/ Developpement
- IDH : 0,761, 85e sur le classement mondial (PNUD, 2019)
- Ranking de l’économie : la Chine a connu depuis les années 1990 un rattrapage exceptionnel, Deuxième économie mondiale, elle reste un « pays à revenu intermédiaire supérieur » selon la classification de la Banque mondiale (Agence France Trésor, 2020)
- Indice de Gini : 0,467 (Etudes économiques OCDE, 2018), la croissance a été moins inclusive en Chine que dans les pays de l’OCDE.
- Ratio de la population pauvre en fonction du seuil de pauvreté national (% de la population) : 17,2 en 2010, 0,6 en 2019 (Banque Mondiale)
- Inégalités : l’économiste français Thomas Piketty, dans son dernier ouvrage « Capital et Idéologie », censuré en Chine, évoque les inégalités du régime post-communiste, qui n’ont cessé de croître ces dernières années, jusqu’à atteindre des niveaux similaires aux indicateurs américains (France Inter, 2020)
4/ Économie
Principaux indicateurs macroéconomiques
PIB ($ US courants) : 14,343 Billion en 2019 (360, 858 milliard en 1990) (Banque Mondiale)
Pour faire face à la crise COVID-19, on estime à 4,7 % du PIB les mesures fiscales discrétionnaires : augmentation des dépenses pour la prévention et le contrôle des épidémies, production de matériel médical, accélération du versement de l’assurance chômage et extension aux travailleurs migrants, allégements fiscaux et exonération des cotisations de sécurité sociale, investissements publics. Grâce à cette forte impulsion fiscale et à une politique sanitaire efficace (mais controversée), la reprise économique est forte. (Open Diplomacy)
Taux de croissance du PIB (%) (BM)
2019 : 6,11
2015-2019 (5ans) : 6,739 (moyenne)
2010-2019 (10ans) : 7,693 (moyenne)
2000-2019 (20ans) : 9,021(moyenne)- PIB par habitant ($ US courant) : 10 261, 679 – 2019 (Banque Mondiale)
La « nouvelle ère » chinoise a débuté avec une croissance vigoureuse et le produit intérieur brut (PIB) par habitant a doublé en 2020 par rapport à 2010 (OCDE, 2019)
Evolution de l’indice SSE entre 2011 et début 2021. Période : D1. Investing.com
La politique économique et financière
- L’initiative « Belt and Road » (Nouvelle route de la soie en français) est un vaste ensemble d’investissement déployé à travers le monde depuis 2013 notamment dans la région de l’Asie centrale et en Afrique. La Chine y achète massivement des terres afin d’assurer sa suprématie sur les marchés des métaux rares et finance d’immense projets d’infrastructures (projet de construction du chemin de fer Nairobi-Mombasa ou encore le port du Pirée en Grèce). Début février 2020, 143 pays, soit plus des deux tiers des pays dans le monde, avaient signé des accords bilatéraux avec la Chine dans le cadre de cette initiative. (Carte de la Belt and Road Initiative, AFD).
- Les débats sur les pièges de la dette se multiplient au Pakistan, en Malaisie et au Sri Lanka. Certains s’élèvent contre une diplomatie de la dette et une nouvelle version du colonialisme.
- En ce qui concerne la situation financière de la Chine, sa position extérieure est extrêmement solide. La balance des opérations courantes a enregistré un excédent chaque année depuis 1994. En conséquence, les réserves de devises étrangères de la Chine ont grimpé en flèche pour atteindre près de 4 000 milliards de dollars en 2014. La nouvelle administration Xi-Li et la Banque populaire de Chine se sont engagées à accélérer la libéralisation des taux d’intérêt et la convertibilité du compte de capital. En ce qui concerne la politique monétaire, l’agenda comprend des réformes audacieuses sur la gestion des taux d’intérêt et de la politique monétaire afin d’adopter une approche davantage axée sur le marché.
Commerce extérieur
Les tensions croissantes dans les relations économiques entre les États-Unis et la Chine ont accru les incertitudes commerciales, étant donné que les États-Unis sont le principal partenaire commercial du pays. Même si la présidence Biden devrait conduire à une certaine réduction des tensions commerciales, la suppression des droits de douane existants est encore incertaine.
L’économie chinoise, qui a retrouvé la croissance alors que la pandémie touche le reste du monde, a affiché en décembre 2020, pour le quatrième mois consécutif, un excédent commercial, en hausse de 21 % par rapport à 2019. Les équipements de protection (masques, blouses…) et l’électronique liée au télétravail ont été les “piliers” du commerce extérieur du pays. (Wall Street Journal, 2020)
- Commerce extérieur en % PIB : 35,7%
- Principaux clients (% des exportations) : États-Unis (16,8), Hong Kong (11,2) et Japon (5,7) (Comtrade 2019)
- Principaux fournisseurs (% d’importations) : Corée du Sud (8,4), Japon (8,3), États-Unis (6,0 %) (Comtrade 2019)
Emploi/Travail
Chômage (% de la population active, estimation nationale) : 5,15% en 2019 (Banque Mondiale)
Avec la crise du covid, le pays, habitué au plein-emploi, est mal équipé pour faire face à la forte hausse du nombre de chômeurs. D’après le ministère des ressources humaines, le taux de chômage serait de 5,9 % en mars, contre 5,2 % en décembre 2019, soit seulement 3 millions de chômeurs en plus pour atteindre 26 millions. Un chiffre grandement sous-estimé, d’après diverses études indépendantes. Au total, 70 millions de personnes pourraient avoir perdu leur emploi, soit un taux de chômage de 20,5% d’après un rapport publié le 24 avril par Zhongtai Securities. (Le Monde, 2020)
5/ Orientations (géo)politiques
Priorités politiques :
Renforcer la position nationale sur la scène internationale en tant que leader mondial
Développer des partenariats commerciaux
Protéger le marché national et lutter contre toute ingérence dans la politique intérieure chinoise (Hong-Kong, province du Xinjiang, Tibet)
La « politique d’une seule Chine » doit être appliquée à l’égard de Taïwan.
Le multilatéralisme est le principe directeur des initiatives et opérations de politique étrangère et moyen de projeter l’image d’un pays pacifique sur la scène internationale.
La Chine développe des institutions alternatives au système des Nations unies, avec le projet des Routes de la soie, un projet économique ayant des implications géopolitiques et stratégiques tant sur terre que sur mer, qui vise à renforcer les relations de la Chine avec le reste du monde.
Principaux alliés au sein du G20 : Russie (relation spéciale croissante) & BRICS ; Arabie Saoudite (OPEP +) ; Turquie (rivalité commune avec l’Occident) ; Indonésie (très bon partenariat commercial malgré quelques difficultés territoriales).
Conflictualités : États-Unis (rivalité géopolitique, économique et technologique), Japon, Corée du Sud, Vietnam, Philippines, Indonésie, Malaisie, Inde, relations tendues avec l’Australie malgré le RCEP.
6/ Environnement : Climat / Biodiversité / Energie
- La Chine a signé l’accord de Paris et se présente comme un acteur clé de la lutte contre le changement climatique. La Chine partage officiellement un objectif commun avec l’UE dans cette lutte et a annoncé la neutralité carbone d’ici 2060.
- La Chine se retire lentement du charbon et augmente ses capacités renouvelables (principalement l’hydroélectricité) et nucléaires.
- Toutefois, dans une étude du World Resources Institute (WRI), des chercheurs estiment qu’entre 2014 et 2017, dans le secteur de l’énergie, 91 % des crédits accordés conjointement par les six grandes banques chinoises et 61 % des prêts de la China Development Bank (CDB) et de la banque d’import-export chinoise (China Exim Bank), finançaient des énergies fossiles.
- Selon une étude de l’Institut d’économie de l’énergie et d’analyse financière (IEEFA), plus du quart des centrales au charbon en développement hors de Chine en 2018 pourrait être financé par des institutions chinoises. (The Conversation)
7/ Numérique
- La Chine est dans une course technologique avec les États-Unis, avec des investissements massifs dans les technologies numériques, dont la 5G (Huawei est un leader controversé et pourrait se voir interdire l’accès à certains marchés occidentaux) et l’IA. Néanmoins, la dépendance de la Chine à l’égard des semi-conducteurs est un problème majeur.
- Sur le plan international, la Chine veut proposer aux marchés émergents une alternative à la suprématie numérique américaine.
REDACTRICE DE L’ARTICLE : LAURA VALAX. Merci pour ton travail incroyable.
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