Suite au discours du Président de la République Emmanuel Macron le 14 Juillet dernier, de nombreux aspects sociaux, environnementaux et économiques ont été révisés ou priorisés. Parmi ces points, on retrouve notamment le port du masque, le marché du travail, l’écologie et les impôts. En fin d’article nous ferons un rapide debrief des marchés.
Le port du masque
À partir du premier août 2020, le port du masque deviendra obligatoire dans tous les espaces publics fermés. L’appréhension d’une seconde vague pousse le gouvernement à se préparer à une nouvelle crise sanitaire. Cette préparation s’appuie essentiellement au niveau des gestes barrières. Les stocks de masques, réanimateurs et médicaments sont désormais jugés suffisant pour répondre à la demande française. C’est également le cas des tests qui vont pouvoir être réalisables sans prescription médicale et devenir accessibles à tous.
Durant son discours, Mr Macron a annoncé que si Sanofi serait amener à trouver un vaccin, la France apparaîtra dans la liste des premiers pays approvisionnés. Faut-il encore que la population française accepte de se faire vacciner. Selon une étude publiée en mars dans The Lancet, près de 26% des français majeurs ne souhaiteraient pas se faire vacciner.
Le marché du travail : des objectifs sur le court terme
Mr Macron a rassuré les travailleurs en déclarant : « Ce qu’il faut faire, c’est défendre les emplois existants, soutenir les salariés ». Il a évoqué la distribution de chômage partiel, en soulignant l’effort des entreprises pour couvrir le manque des salariés.
Mais quand est-il quant aux nouveaux arrivants sur le marché ?
En effet, 700 000 jeunes sont attendus sur le marché du travail à la rentrée prochaine. Pour pouvoir les accueillir dans les meilleures conditions, Emmanuel Macron a évoqué dans son discours plusieurs réformes. Notamment la création de complémentarités de formation et de contrats d’insertion profitant aux jeunes n’ayant pas réussi à trouver d’entreprises. Également, les entreprises employant certains jeunes occupant des postes sans grande qualification ou faiblement rémunérés (1,6 smic) seront récompensées. Celles-ci pourront profiter de primes selon un dispositif qui devrait être mis en place prochainement.
Un discours tourné vers l’Écologie
Le chef de l’État a tenu à placer l’écologie au cœur de son programme. Plus précisément, il a tenu à revoir l’importance de la place que ce sujet prend dans son mandat. Il a exprimé vouloir programmer un référendum dès que possible, en se justifiant : « Je crois à cette écologie du mieux, et pas à l’écologie du moins ». Il a également affirmé vouloir reprendre les propositions faites lors de la Convention citoyenne pour le climat du lundi 29 juin : « l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique et le respect de la biodiversité dans notre texte constitutionnel ».
Sur le point ferroviaire, Mr Macron souhaite dynamiser son développement. Il voudrait remettre en place des trains du nuit et favoriser les petites lignes plus économes et moins polluantes. Il a tout de même justifié dans son discours le bénéfice des avions, plus pratiques pour les longs trajets, même s’ils entrainent de fortes émissions en CO2.
Les impôts
Aucune augmentation d’impôt n’est prévue pour répondre à cette crise. Le chef de l’État a alors annoncé : « Une trajectoire fiscale a été votée. On ne résout pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts ». Il s’est également exprimé sur l’ISF en rappelant que celui-ci n’a pas été supprimé mais transformé en « impôt sur la fortune immobilière ». Cela a permis à la France de redevenir un des pays les plus attractifs d’Europe en termes d’investissements.
Emmanuel Macron a aussi tenu à s’exprimer sur la taxe d’habitation durant son discours. En effet, malgré la disparition totale de cette dernière pour les 80% des ménages les moins fortunés, il reste de nombreux foyers qui continueront d’en payer une partie sur les 3 prochaines années. Il semblerait d’ailleurs qu’Emmanuel Macron se soit quelques peu retiré sur cette date butoir de 2023. Les 20% des français qui payent cette taxe ne verront pas la suppression de celle-ci sur le court terme.
La réaction des marchés
Les marchés ont réagi plutôt positivement suite aux annonces de Macron mais aussi concernant l’avancée clinique sur le développement d’un vaccin de la firme americaine Moderna. Les investisseurs estiment que les marchés ne pourront retomber aussi bas que le niveau atteint pendant la première phase de la crise. Seuls les résultats des 3ème et 4ème trimestres 2020 viendront confirmer les différentes inquiétudes.
Au niveau macroéconomique, les chiffres sont quelques peu mitigés… Ils restent mauvais mais affichent quand même de nettes croissances par rapport à fin mars, autant au niveau des « hard » que des « soft » statistiques.
Le risque de déflation est désormais minime. L’inflation est toujours présente autour des 1,2% annuel, chiffre supérieur à l’estimation de 1,1% publiée sur Investing.com. D’ailleurs c’est plutôt un risque d’hyperinflation qui est désormais d’actualité.
Le taux de chômage diminue légèrement en Europe. Il est « seulement » de 7,4% contredisant les estimations de 7,7%. Même constat pour les États-Unis où il est évalué à 11,1% contre les 12,3% estimés.
Les ventes au détail en Mai ont également été estimées à la hausse. Elles affichent une croissance de 17,8% contre 15% prévue, alors qu’en avril nous avions affaire à une diminution de -12,1%.
Ces chiffres témoignent de l’impact positif du déconfinement sur la macroéconomie actuelle. Mais une deuxième vague de confinement est possible. C’est certainement l’évolution des cas cette semaine qui nous le dira. De la même façon les multiples publications de résultats des grosses entreprises du high-tech Américain vont avoir un impact extrêmement important sur les indices. Semaine très agitée en perspective.
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Pour comprendre cette crise économique, nous vous invitons à regarder une vidéo éditée par Le Monde.