Qu’est ce que c’est bon de pouvoir écrire sur les sujets qui nous intéresses à n’importe quel moment et ce en toute liberté, c’est ça le pouvoir d’un blog ! Et c’est ce premier article, une sorte de premier guide pour débuter en trading, qui ouvrira le bal de la catégorie « marchés financiers ».
Débuter en trading peut être un réel gouffre financier si ce n’est pas fait avec méthodologie, patience, rigueur et mental d’acier. Mais c’est une super occasion pour moi de faire de vous un investisseur averti. Un trader conscient et qui sait ouvrir les yeux sur ses résultats et sa rentabilité.
Je conçois tout à fait que toi lecteur tu n’as pas forcément des bases solides sur le monde de la finance. Je ferai en sorte d’être le plus limpide possible. Si par contre tu as déjà lu un bon pavé sur les bases des marchés financiers, ça sera plus simple pour toi de t’y retrouver et de savoir de quoi je parle.
Quelques légères precisions
Déjà, et cela de manière tout à fait personnel, j’associe le mot trading au « boursicotage ». C’est à dire la spéculation sur les produits financiers à levier (Forex, options, CFD…). Tandis que je parle d’investissement pour l’échange de titres de propriétés ou de créances. Les exemples les plus connus sont les actions et obligations. Généralement la distinction entre ces deux termes depend plutôt du terme sur lequel on se positionne. Mais on va dire que dans la majorité des cas on retrouve ce schéma.
Maintenant je vais vous éclairer sur la cible de cet l’article. En effet, ce dernier s’adresse tout particulièrement aux curieux qui comptent se lancer sur les marchés sans avoir des valises de cash à disposition. Je m’adresse plutôt aux placements de petits capitaux. À mes yeux, « petits capitaux » c’est un portefeuille qui se situe entre 100€ et 5K€. Rassurez-vous, je fais partie de cette catégorie, et c’est en connaissance de cause et avec un réel avis d’expert lucide que je vous parle ici.
L’analyse technique, on y plonge la tête la première.
Quand on parle de trading, on l’associe directement à l’analyse des courbes, des bougies charts, des indicateurs techniques, et des performances hebdomadaires voir journalières.
Tout bon débutant qui arrive dans le milieu va immédiatement penser nécessaire de maîtriser les courbes, de trader sur le court terme et de devenir un expert en lecture de graphique pour faire des profits.
Pourquoi ? Car il cherche tout simplement à savoir quand est-ce qu’il faut qu’il prenne position sur le marché pour faire des profits. Malheureusement, devenir un expert en économie et jouer la carte analyse fondamentale (étude du contexte économique d’un secteur, de la macroéconomie, des comptes de résultats, bilan, trésorerie etc..) c’est beaucoup trop de travail et ça nécessite au moins une bonne année de théorie. Pas assez rapide pour notre trader ambitieux !
Il achète donc des livres qui parlent d’analyse technique (étude graphique et mathématique des courbes de cours). Il apprend les bases de la lecture et de l’anticipation des courbes et puis un jour il se sent prêt à attaquer. Mais à votre avis, vers quel type de marché va-t-il se tourner la majorité du temps ? le Forex, marché des devises !

Un choix classique.
Ce choix est appuyé par le fait que tout les bouquins te diront qu’avec un capital inférieur à 5K€ il est inutile de s’intéresser aux actions. Et cela à juste titre puisque les seules actions sur lesquelles tu peux pratiquer une analyse technique décente sont celles qui ont de gros volumes de transactions (on appelle ça la liquidité).
Ces dernières sont cotées sur des marchés règlementés que nous connaissons tous (ou pas ?) et sont surtout chères ! Cela demande donc un capital conséquent pour obtenir des performances raisonnables.
En effet, lorsque le cours d’une action d’une société à grosse capitalisation évolue, c’est souvent sur un rythme de croisière. Avec cependant quelques rebondissements importants lors de publications de résultats de la société en question. Ce sont ces publications qui font généralement sortir le cours des configurations techniques alors établies.
Les actions font fuir les petits capitaux.
Bref, admettons que vous ayez fait un placement extraordinaire et que le cours de l’action croît de 10% sur l’année (ce qui est une bonne performance). Si vous avez acheté trois actions Facebook à 180$ chacune. C’est à dire investi un capital de 540$ sans compter les frais de transactions. Et bien 10%, ce n’est pas fou !
D’ailleurs, peu d’établissements financiers vous laisserons ouvrir un compte titre ouvert aux marchés américains avec un si petit capital. Il est tout de même possible d’ouvrir un PEA et d’acheter des actions du marché Euronext qui sont pour les plus grandes, listées sous l’indice du CAC40. Il est donc quand même possible d’acheter des actions Total, Safran, Essilor ou encore Axa avec moins de 1000€. Mais encore une fois, vous allez que très peu défier la rentabilité d’un livret A.
On parlera encore moins des titres de créances (obligations) qui ont pour le coup vraiment une rentabilité théorique encore plus faible que les actions mais avec un facteur risque moindre. Investir dans ce type de titres avec peu d’argent, ça n’a aucun sens.
Des produits dérivés.
Mais alors, vers quoi se tourner avec un petit portefeuille ? Les banques ont en fait développées des produits financiers dérivés. Les plus connus sont les CFD (contrat pour différence) mais on citera aussi les options, les warrants et les certificats. Ces produits permettent en fait de trader, non pas les titres en question, mais seulement leur cours. Et grâce à un effet de levier, d’avoir accès à des variations amplifiées.
Toutes ces notions sont abordées dans mon livre « Débuter en bourse » ou dans n’importe quel autre bouquin sérieux. Je ne peux pas rentrer dans les détails dans cet article, cela nécessite bien une dizaine de pages.
Comprenez simplement que par exemple si vous tradez un CFD sur action, vous ne possédez pas l’action en question, mais vous êtes tout de même dépendant de la valeur de cette dernière. On appelle ici l’action le sous jacent et cela peut aussi être une commodité ou encore un indice.
Le forex.
Pour les petits capitaux, en plus des CFD qui sont très attrayants, on retrouve le marché du Forex. Il s’agit du marché des devises où l’on négocie ou bien trade (décidément je n’aime pas ce terme) des paires de devises. Et cela encore avec un effet de levier. En effet, si vous allez à un bureau de change transformer vos euros en dollars américains en espérant que le dollar se renforce, vous n’êtes pas prêts de faire des profits.
Ce qui est intéressant, c’est que ce marché du Forex est extrêmement liquide, et l’analyse technique prend tout son sens lorsqu’on trade des paires de devises. On retrouve en effet des patterns (configurations) très scolaires. On se rapproche presque de la théorie qu’on a lu dans notre premier bouquin !
La gestion de capital.
Malheureusement il existe un énorme gap entre la théorie et la pratique. Dans un premier temps avant de se concentrer sur l’analyse technique, il est primordial de comprendre ce qu’est la gestion de capital et la gestion du risque. C’est bien de savoir quand ouvrir une position mais c’est mieux de savoir la taille de la position en question. Ainsi que votre exposition au marché.
Ici on a à faire au premier élément qui va trahir de nombreux ambitieux. Quand on ne sait pas ce qu’on fait, il est très fortement possible, encore une fois par le biais de l’effet de levier, de prendre une position qui ne correspond absolument pas à l’investissement que vous étiez prêt à faire. Et là, si votre analyse était bonne, c’est bonbon. Mais une seule perte peut défoncer tout votre portefeuille.
Le cerveau, aussi bizarre qu’il est, va généralement avoir tendance à couper les gains très courts lorsque votre analyse était bonne. Tandis qu’il va laisser courir les pertes dans l’espoir d’une remontada quand ça part mal.
Ceci explique cela, donc même si vous faites 4 bonnes analyses, la 5ème position prise pourra être dévastatrice. Il est donc indispensable de se former sur la gestion de capital et sizing (taille de position, exposition au marché).
Le rapport à l’argent.
Finalement c’est bien difficile de faire un article sur les marchés financiers en sachant que des lecteurs peuvent potentiellement partir de 0 ! Mais vous comprendrez certainement ce point.
J’ai remarqué, et cela surtout via les étudiants que j’ai formé que même si nos investisseurs en herbe avaient des petits capitaux, ils avaient un rapport à l’argent bien particulier. Et oui ! Fut un temps je donnais des cours gratuitement. C’était une erreur (bien trop chronophage), mais une bonne expérience
En fait, même si ils n’avaient « que » 300 euros à investir, une fois cet argent sur le broker (intermédiaire financier nécessaire pour trader) ils considéraient cet argent comme perdu.
C’est un mindset à double tranchant. Je m’explique : en effet il est primordial d’investir ce que l’on peut investir. C’est à dire ce dont on peut se passer. Donc clairement, l’argent que vous déposez sur un broker c’est l’argent dont vous n’avez pas besoin pour votre consommation primaire et secondaire.
Donc c’est une bonne chose de considérer cette somme comme « non nécessaire », mais ce n’est pas pour autant qu’il faut faire n’importe quoi avec.
Un cercle vicieux.
Très souvent, une fois une perte encaissée, le cerveau se met en mode « ah ben mort pour mort hein ! » et puis d’un seul coup notre trader se met à ne plus respecter aucune des « règles » de la gestion de capital et il est prêt à risquer plus gros pour rattraper le coup. Ça vous parait peut-être idiot, mais franchir ce cap, c’est un grand pas.
En fait, comme avant un examen important, notre investisseur hésite et stress à l’idée d’investir sur les marchés. Une fois le cap franchit et l’argent déposé sur le broker, d’une manière similaire à l’étudiant qui rentre dans la salle d’examen, son stress disparaît. Ca y est, il est dedans, et ne peut plus faire machine arrière. Alors c’est bien vrai pour l’étudiant, mais complètement faux pour le trader. Il faut considérer chaque euro de votre portefeuille comme tel. Lorsqu’une stratégie ne montre aucun signe de fiabilité, on la change. Inutile de persister et continuer de perdre. Même si cette dernière vous à été conseillée par un trader rentable.
Le rapport à l’argent c’est donc ça. Un point important à retenir : même si vous estimez que le capital que vous avez investi sur les marchés « pour commencer » n’est pas monstrueux, vous devez être en mesure de le gérer comme si vous gériez 10 fois plus.
Vous devez être capable de faire évoluer votre portefeuille doucement mais surement. Avec un risque faible et bien défini. Si dans ces conditions votre stratégie est gagnante, elle le saura avec un capital plus important.
Les réseaux sociaux.
Evidemment, avant d’investir, notre analyste débutant s’est renseigné sur le trading. D’ailleurs, comment en a t’il entendu parler ? Souvent par le biais d’un pote qui dit brasser du fric, ou bien en se baladant sur internet. Et les pires ennemis d’un investisseur, ce sont les réseaux sociaux !
En effet, le trading est un secteur d’investissement très aguicheur. Et beaucoup de personnes s’en servent pour attraper des nouveaux poissons.
Des performances extraordinaires de 40% par mois, des gains journaliers monstrueux, une facilité de mise en œuvre, voilà ce qu’on vous sert assez souvent… Et on peut dire, que de nos jours, les établissements financiers ne facilitent pas la tâche. En effet, l’inscription chez eux est aussi simple que celle sur une plateforme de paris sportifs.
Avec le développement des MLM (marketing de réseau), du copy trading, des systèmes pyramidaux ou systèmes de Ponzi… Notre trader a le cerveau qui chauffe et veut lui aussi faire parti des futurs millionnaires.
Et même si il ne passe pas par ces arnaques, notre trader est frustré lorsqu’il n’arrive pas à atteindre les performances que ces gourous lui mettent devant les yeux.
Il faut bien comprendre que en trading, même si on parle de scalping, intraday ou swing (différents types de stratégies court terme). C’est une course d’endurance.
Des performances rationnelles
Mettez-vous bien en tête qu’un trader professionnel cherche des performances ressemblant plus à 4 ou 5% mensuel. Et même si vous avez un petit capital, c’est cette performance là que vous devez viser. Encore une fois, si vous faites 5% chaque mois, c’est excellent !
Alors certes, trader sur des produits financiers ou des marchés comme celui du Forex, ça vous permet d’atteindre des profits vraiment intéressants. Et cela de façon plutôt rapide, avec quelques centaines d’euros (à condition d’être rigoureux et de commencer par investir sur vous-même en vous formant !). Mais ne soyez pas gourmand ! Laissez-vous le temps de gagner de la confiance dans votre stratégie d’analyse.
Si vous arrivez à faire 5% avec 300 euros en un mois, et cela assez régulièrement, il ne vous reste plus qu’une étape avant de pouvoir faire cette même performance avec un capital plus gros : la psychologie.
La psychologie.
Encore une fois, il existe des livres qui vous parleront bien mieux de psychologie que ce que je vais faire ici. Cependant je peux vous éclairer sur quelques points importants et même indispensables avant de débuter en trading.
Tout d’abord, je vous recommande de vous mettre dans une situation stable avant de démarrer tout type d’investissement sur les marchés. Il faut que vous soyez passionné et prêt à investir du temps (beaucoup de temps) avant d’être rentable. Être rentable ça ne veut pas dire dégager un smic chaque mois. C’est simplement qu’à la fin de l’année votre portefeuille a grossit au lieu de diminuer.
Ensuite il est très important de définir votre profil investisseur suivant vos capitaux et justement le temps que vous avez à accorder au trading. Ce profil, pour le construire il faut connaître les bases. Il va vous permettre de savoir vers quel type de produit et quel type de stratégie vous tourner. Et pour justement avoir ces bases, le plus simple, le plus complet et le moins cher, ce sont les livres !
Par la suite, vous allez construire une stratégie d’analyse. C’est-à-dire que vous allez faire confiance dans certaines configurations techniques et pas d’autres. Et vous allez bien évidement respecter votre stratégie à la lettre pour voir si elle fonctionne. Vous pouvez vous inspirer des stratégies que des traders expérimentés vous partagent sur leurs vidéos YouTube. Mais attention, il vous faut une gestion de capital adaptée ! Et ça, il n’y a pas de recette miracle puisque tout le monde à une psychologie et un portefeuille diffèrent. Il va donc falloir, petit à petit comprendre quelle importance accorder à quelle opportunité et comment vous exposer en consequence.

Un secret bien gardé.
Un gros travail doit aussi être fait par rapport aux « take profits » et « stop loss« , c’est-à-dire les limites auxquelles vous allez fermer vos positions si elles sont gagnantes ou si elles sont perdantes. Généralement, ça se fait dans le sens opposé, je m’explique :
Votre analyse va vous donner une opportunité, et vous allez cibler un objectif ainsi qu’une zone qui, une fois passée, remet en cause votre analyse. Ces deux derniers points sont exprimés par une valeur du cours et non pas suivant votre capital. C’est votre analyse du graphique qui vous a donné ces seuils stratégiques. C’est ensuite lors de votre prise de position que vous allez faire en sorte que si votre zone de risque (stop loss) est atteinte cela n’engendre pas une perte de capital supérieure à ce que vous êtes prêts à perdre !
Ce dernier paragraphe étant un peu plus technique, il s’agit d’une des clefs du trading, que beaucoup ne maîtrise pas. Assez souvent les analystes qui débutent réfléchissent au sizing avant de réfléchir à la position du stop loss. De ce fait, ils paniquent très vite lorsque leur position est perdante et que leur portefeuille commence à dégringoler.
Débuter en trading, une affaire de patience.
Une dernière chose pour clôturer cet article : une stratégie, ça se teste sur plusieurs semaines, et non 3 jours. Soyez donc patient, gérez bien votre capital de manière à éliminer le facteur stress le plus rapidement possible et ne vous mentez pas à vous même.
Évidemment laissez vous du temps, et testez vos stratégies avec un compte fictif par exemple. Mais encore une fois attention, car pour certains profils, le fictif change complètement la donne et la transition est brutale. Ceci fera surement l’objet d’un autre article.
Je pense qu’on en a assez dit pour celui-ci. Vous vous rendrez compte par vous-même que les points abordés ici sont les principales raisons pour lesquelles les traders avides de profits, qui se ruent sur ces marchés complexes à fort effet de levier, se retrouvent généralement sans rien au bout d’un mois.
Note de la rédac :
Pour ma part, je suis un passionné du marché des actions. À mon avis, le marché des titres de propriété est bien plus sain et intéressant que les divers produits dérivés. En plus de développer des compétences d’analyse technique, on se tient perpétuellement au courant de l’économie. Ainsi que de la vie des sociétés, des ratios, bilans, assemblées, résultats… Savoir lire un compte de résultats, ce n’est pas forcément ce qui intéresse monsieur tout le monde (les joies de la comptabilité), mais ça vous apporte bien plus que simplement suivre les publications de statistiques qui impactent le marché du Forex.
Cependant, le forex est surement un des meilleur point de départ pour comprendre et maîtriser les passages d’ordres. Ainsi que tout les points abordés dans cet article.
Sur ce, je vous souhaite une super aventure dans le monde des marchés financiers. J’espère que vous avez tenu bon jusqu’au bout de ces 2800 mots. Bien sûr, sentez-vous libre de commenter cet article ou de me contacter directement via les réseaux sociaux.
Retrouvez le livre « Débuter en bourse – Comprendre et investir sur les marchés financiers » dans notre onglet formations.
A bientôt.
2 réflexions sur “Débuter en trading, les erreurs à éviter”
Super article ! Merci a vous pour avoir introduit les erreurs a ne pas faire sur le Forex !
Merci de ton intérêt Marius ! À la prochaine !